Alors que les opérations de fusions-acquisitions se sont multipliées post-covid avec une année record en valeur de transactions (5 160 mds $ en 2021, en hausse de 58% par rapport à 2020 - 3 264 mds $), la période récente a également été largement propice aux opérations de cessions d’actifs ou de détourage / Carve-out.
Les Carve-out et autres désinvestissements ont en effet connu un rythme soutenu au cours des dernières années, et se sont accélérés post-Covid. Aux Etats-Unis, le premier semestre 2021 a connu un bon significatif en valeur de transactions Carve-out de l’ordre de 197% par rapport à 2020, dépassant les 280 milliards de dollars.
Pour autant, si la crise sanitaire a joué un rôle majeur dans cette tendance, les raisons d’un Carve-out peuvent être multiples.
Les motivations d'une opération de Carve-out
a. Logique économique
Afin de réduire
leurs dettes et augmenter leur trésorerie, plusieurs groupes font le choix de
se séparer de certaines activités. La crise sanitaire a fait croître cette
tendance.
Certains groupent
décident en effet de vendre leurs infrastructures afin de générer de la
trésorerie pour i) investir et ii) se désendetter. Plusieurs opérations de ce type ont été
menées notamment dans l’hôtellerie ou encore les télécommunications où les
opérateurs (Vodafone, Orange, SFR) ont cédé une partie de leurs tours à des
tiers prestataires, dits « TowerCo ».
La valorisation de l’entreprise peut également amener une entreprise à opérer un Spin-off (séparation d’actifs qui restent à l’intérieur d’un même groupe), sa valorisation globale pouvant être inférieure à l’addition des valorisations d’activités distinctes. C’est une des raisons qui a amené le Groupe Solvay à décider de diviser ses activités en deux branches distinctes (cf. Business Case n°1).
Business Case n°1 – Solvay
b. Logique de recentrage
La logique de recentrage a longtemps été le moteur historique des opérations de cession d’actifs, les groupes y voyant une opportunité de se recentrer sur leur « core-business » et de rationaliser leur portefeuille d’activités. Cette tendance a repris fortement post-covid avec la séparation ou l’autonomisation d’activités répondant auparavant à une logique de diversification. C’est dans cette perspective qu’Engie a cédé plusieurs actifs non-historiques (cf. Business Case n°2).
Business Case n°2 – Engie
Une autre
motivation d’un Carve-out réside dans la volonté de rendre autonome /
promouvoir une activité prometteuse au sein d’un groupe afin de lui permettre
de mieux se développer. C’est le cas de Sanofi récemment (cf. Business case
n°3) ou de General Electric (cf. Business case n°4).
Business Case n°4 – General Electric
Les opérateurs télécoms sont également très actifs sur les opérations de Carve-out. Certains, comme STC (Arabie Saoudite) ont mené un Spin-off de leurs activités de services ICT (e.g. cloud, cybersécurité, IoT) afin d’accélérer le développement de ce vecteur de croissance. La même logique a poussé Orange a officialisé fin 2021 le Spin-off de la gestion de certaines de ses tours en France et en Espagne, en créant sa propre TowerCo. En Afrique, les activités de services financiers mobiles (SFM / Mobile Money / Fintech) représentent une réelle option de détourage stratégique afin d’attirer des investisseurs et/ou partenaires pour adresser de façon autonome les marchés à développer. MTN réfléchit notamment très sérieusement à un Spin-off de ses opérations SFM.
d. Logique durable / ESG
Enfin, les préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont croissantes au sein des grands groupes depuis plusieurs années. En effet, en anticipation de réglementations plus strictes à venir et/ou en réponse à des actionnaires et clients plus soucieux sur ces problématiques, le management peut décider de se séparer d’activités peu conciliantes ou non alignées avec des valeurs de durabilité ou non-écologiques. Total en est un exemple (cf. Business Case n°5).
Business Case n°5 - Total
Les facteurs clés de succès
Une analyse rigoureuse du périmètre à détourer pour garantir une transition sans couture
La principale
difficulté dans un Carve-out repose sur le degré de dépendance de l’activité / entité
à extraire vis-à-vis de l’entité mère. Il est important d’analyser avec détail
les activités et leurs relations et d’identifier le périmètre à détourer. Le
périmètre peut ainsi être segmenté en « streams ». Les fonctions de
« front » (eg. Commercial, marketing, marque) sont les plus simples à
identifier. Le « back » (contrats, propriété intellectuelle, RH,
infrastructure IT, opérations) nécessite pour sa part une analyse rigoureuse, les
fonctions pouvant être diluées dans les activités de l’entité mère. Les sujets
RH et SI font régulièrement partie des sujets clés.
Trois principaux
dangers sont à appréhender dans une opération de détourage :
i)
la discontinuité des
opérations
ii)
l’augmentation du coût
de l’opération
iii) le non-respect des délais.
Afin de gérer ces risques, un effort de préparation et de planification de l’opération est requis ainsi que l’élaboration d’accords de transition de service (TSA) supportée par un pilotage rigoureux. L’identification et le chiffrage des synergies possibles avec l’entité cible est également importante à préparer pour l’acquéreur.
L'animation projet et la conduite du changement
Une forte animation projet est requise dans le cadre de projets de détourage afin d’assurer un suivi renforcé de chaque chantier et l’implication de tous les contributeurs. La communication projet, la responsabilisation des équipes et l’implication continue de l’équipe projet représentent de vrais facteurs clés de succès. Le détourage d’une activité nécessite une gestion du changement appropriée à chaque étape du parcours, de la définition du périmètre à détourer stream par stream, à la phase de mise en œuvre, en passant par l'application effective des processus.
Euromena, un partenaire de choix dans vos opérations de Carve-out
Euromena Consulting accompagne de nombreux clients dans leurs opérations de Carve-out, avec de nombreuses références pour nos clients en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, dans de nombreux secteurs (eg. TMT, Industries, Chimie, Transport).
Nous saurons vous accompagner tout au long du processus de détourage de vos actifs, de la définition de la stratégie et des objectifs à l’opérationnalisation, incluant la phase Pre-deal (eg. Vendor Due Diligence).
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Contacts clés :
Fayçal El Darwiche, Managing Partner - f.eldarwiche@euromenaconsulting.com
Mathieu Hubier, Partner - m.hubier@euromenaconsulting.com
Milot Sulja, Manager - m.sulja@euromenaconsulting.com