Digital Shapers # 3
Nom Aziz Yérima, Co-Founder
Société Paydunya
Industries Fintech, Paiements, Finance
Date de création 2015
Siège social Dakar, Sénégal
Présence Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin
Montant total du financement 2,5M CA 2020
- Présentation de Paydunya ?
Paydunya est une startup Sénégalaise, qui fournit aux entreprises et institutions financières une suite de solutions digitales pour vendre, émettre ou recevoir des paiements et assurer une meilleure gestion du business.
Le projet nait en 2015 face à un constat simple : en Afrique, acheter ou vendre des produits par internet est très compliqué. En cause : l’absence des moyens de paiement traditionnels et le manque de plateforme permettant de payer et se faire payer en ligne.
Paydunya se positionne donc comme un agrégateur de solutions de paiements qui permet à toute entreprise opérant en Afrique d’offrir des moyens de paiement en ligne et une solution de gestion client.
- Quels sont les challenges de Paydunya ?
Notre conviction de départ était d’avoir un impact positif sur le fonctionnement des PME et de les accompagner dans leur développement.
En 2017, nous nous sommes rendu compte que la plupart des PME avaient une durée de vie limitée de 2 à 3 ans. Le tissu productif des pays d’Afrique francophone étant majoritairement composé de PME, nous avons pendant les premières années de notre développement concentré nos efforts sur les Grandes Entreprises.
Pour les années à venir, nos grands défis seront d’accompagner de plus en plus de startups et de contribuer à l’essor du e-commerce dont la taille reste toute relative en Afrique.
- Comment Paydunya se positionne vis-à-vis des Banques et acteurs de Mobile Money traditionnels ?
Il n’y a pas de réelle concurrence entre Paydunya et les acteurs traditionnels. Commercialement, nous jouons plutôt un rôle d’apporteur d’affaire ou d’accélérateur de flux. In fine, nous sommes tous animés par la volonté d’améliorer l’inclusion financière et de digitaliser l’économie des pays Africains.
- Quels sont les enjeux de l’inclusion financière et des paiements digitaux sur le continent Africain ?
Il y a un réel enjeu de maturité business, en témoigne la durée de vie éphémère des entreprises en Afrique. Je pense qu’il y a un grand besoin d’éducation business des entreprises et d’amélioration du pilotage des activités pour croître de manière pérenne.
Cet enjeu est encore plus vrai lorsque l’on parle des entreprises en ligne qui n’ont pour l’instant que très peu de modèles de réussite et de modèles de gestion.
- Quelles sont les ambitions des gouvernements et régulateurs vis-à-vis des nouvelles solutions de digitalisations des moyens de paiement ?
En Afrique Francophone, la situation est assez inédite : le régulateur laisse développer et régule a posteriori. Il y a un vrai dialogue et une volonté de comprendre les enjeux pour ne pas tuer l’innovation. De manière générale, les gouvernements sont plutôt ouverts et soutiennent le développement des solutions de digitalisation de paiement.
Cependant, il subsiste encore un manque de vision long terme, traduite en actions concrètes permettant de favoriser les Mobiles Money. Pour l’instant, les banques ne sont pas en mesure de répondre aux besoins des populations locales. Soutenir un peu plus les acteurs digitaux faciliterait le développement de cette nouvelle économie.
- Quels sont les facteurs clés de succès pour bâtir un écosystème bancaire digital pour l’Afrique ?
Pour l’instant, l’écosystème est encore loin de ce qu’il pourrait être. Il y a déjà quelques améliorations, notamment avec l’essor des commandes par téléphone / SMS qui sont, en somme, des prémices du e-commerce. Mais, pour moi c’est la qualité et la facilité d’accès des usages digitaux qui permettront d’accélérer le développement de cet écosystème. Les utilisateurs finaux, eux sont prêts et les comportements sont déjà en train de changer. Quand les usages seront assez complets, les utilisateurs viendront d’eux-mêmes.
- Quel a été l’impact de la COVID-19 pour les Fintech Africaines ?
Instinctivement on pourrait penser que la pandémie mondiale aurait permis une accélération de l’activité des toutes les startups en ligne. Pourtant, notre cœur de métier est d’accompagner une majorité d’entreprises encore peu digitalisées. De ce fait, au même titre que les entreprises que nous accompagnons, notre activité a subi un ralentissement durant les premiers mois de la crise.
Il est cependant clair que cette crise sanitaire mondiale a permis un éveil des consciences sur la nécessité du digital comme un des facteurs clé de succès pour les entreprises de demain.
- Quelles sont vos ambitions pour Paydunya dans les années à venir ?
Dans les années à venir, Paydunya va consolider ses efforts dans l’accompagnement à la digitalisation des PME Africaine. Nous avons donc pour ambition d’étendre notre champ d'action à d'autres pays d’Afrique Francophone dans un premier temps, puis au reste de l’Afrique. Tout cela s’accompagnera évidemment de nouveaux produits et nouveaux services avec l’envie de devenir un véritable réflexe de digitalisation des paiements en ligne à l’instar d’un Paypal Africain.
By Pierre Marion, Consultant at Euromena Consulting